Quel regard global portez-vous sur la fiscalité française ? Le jugez-vous trop ou pas assez redistributif ?
Édouard Philippe : Si vous rencontrez un jour un Français qui estime que notre système est simple, facile à comprendre et totalement juste, présentez-le-moi ! Notre fiscalité est le résultat d’une sédimentation incroyable de mécanismes, de niches, de barèmes etc. qui se sont accumulés au fil des ans. C’est cela dont il faut parler y compris sur la question de la redistribution. Nous avons déjà commencé à simplifier en engageant la suppression de la taxe d’habitation.
Avez-vous un regret sur le 80 km/h ? Le Président aurait lui-même dit « c’est une connerie »...
J’assume l’impopularité de cette décision. J’attends avec une vraie impatience son évaluation. Nous aurons de premiers chiffres début 2019, et nous tirerons le bilan de cette mesure en juillet 2020.
Des Gilets jaunes évoquent aussi sur le « RIC », le référendum d’initiative citoyenne, qu’en pensez-vous ?
Ce débat aussi, nous allons l’avoir. Je ne vois pas comment on peut être contre son principe. Le référendum peut être un bon instrument dans une démocratie, mais pas sur n’importe quel sujet ni dans n’importe quelles conditions. C’est un bon sujet du débat que nous allons organiser partout en France. Comme l’est le vote blanc.
Après l’attentat de Strasbourg, des théories complotistes ont été émises par certains Gilets jaunes emblématiques. Que cela vous inspire-t-il ?
Ces accusations m’ont écœuré et consterné. Elles ne m’ont pas surpris, parce que la fascination du complot prospère malheureusement souvent.